"Le costard était trop large"

09/07/2014 à 12:31

Ceux qui connaissent le football, son jeu, ses hommes, ses héros et son Histoire savaient. Ils savaient que pour le Brésil de 2014, "le costard était trop large". Jamais, depuis le début du tournoi, cette équipe, ce groupe n’ont donné l’impression de pouvoir aller au bout et d’offrir un sixième titre de champion du monde aux Brésiliens.

"Le costard était trop large"

Mais de là à imaginer l’inimaginable, d’assister à une telle déflagration, il y avait un monde. Un monde que les Allemands ont traversé allègrement en réduisant à rien un onze brésilien en plein naufrage. Pire encore, les coéquipiers de Thomas Müller n’ont jamais donné l’impression de forcer, outre mesure, leur talent. C’est dire aussi le niveau de défaillance atteint par les hommes de Luiz Felipe Scolari. Ça ne consolera personne au pays du Pain de Sucre, mais les Allemands n’ont encore rien gagné... Non, la défaillance est à imputer aux seuls Brésiliens. Trop de pression et pas assez de talent, le mélange a été explosif. Et sans doute qu’à l’issue de ces 90 minutes de cauchemar, une éternité pour ceux qui étaient sur le terrain, il s’en est trouvé plus d’un à demander à Dieu : "Pourquoi ne pas nous avoir lâché au bout d’une séance de tirs au but face au Chili ?"… D’autres équipes du Brésil avaient connu l’échec avant, mais le talent avait toujours compensé la manière. Là, l’humiliation, une notion qui ne devrait pas exister en matière de sport, est totale. Ces onze malheureux ne méritaient pas ça, pas comme ça et pas là ! Le Brésil quitte SON Mondial mais de la pire des façons. On peut raisonnablement se demander si le football brésilien s’en remettra un jour ? Mais pas de si tôt, certainement. Mardi soir, à Belo Horizonte, c’est un mythe et la référence absolue en matière de jeu de football qui se sont effondrés. Les causes sont nombreuses et les interrogations sans fin. Comment ce formidable vivier qu’est le Brésil en matière de football a-t-il été réduit à choisir de tels joueurs pour défendre un trophée qu’il espérait tant, disputé sur son sol et avec le soutien indéfectible de tout un peuple ? Le Brésil l’a toujours emporté avec des virtuoses. En 2014, il n’y avait que des joueurs de guimbarde….

Stéphane BITTON.

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